MONTE
DEL GOZO
Dans tout
groupe de pèlerins, le premier qui gravit le Mont-joie, et aperçoit Saint
Jacques, est surnommé le Roi. Bascougnet-Petit-Scarabée n’a pas d’ambitions
monarchiques, et, pendant qu’il s’essouffle sur la pente à trop de pour cent,
pressentant la cassure du retour, il revoit les épisodes du chemin. Ponts et
chaussées, bien sûr, mais surtout phares et balises.
Le ciel est
exceptionnellement bleu. Où est tu Galice ?
Quel
est, de tous les bleus, le plus profond,
Le plus beau bleu ? Celui qu’on voit au fond
Des mers, un jour d’été, si l’on se penche
Hors d’une barque ? Ou celui des pervenches ?
Ou le bleu presqu’en deuil des raisins presque mûrs ?
Celui que met la clématite au long des murs,
Ou bien, dans le glacier, le bleu pur des crevasses,
Ou celui qui n’est fait que de brise et d’espace ?
Ou le bleu triste et vert des cèdres du Liban ?
Ou mieux, ne serait-ce pas, dans tes nattes blondes,
Ma soeur morte à treize ans, le bleu de tes rubans,
Le seul au bleu du ciel qui corresponde... ?
Quel
est le plus beau bleu, le plus profond ?
Le bleu des nuits lorsque les nuits sont belles
Car on peut y voir le tracé que font
Les étoiles de Dieu allant à Compostelle...
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