SANGUESA 
Bascougnet-Petit-Scarabée
est inquiet. Devant le portail Roman de l’église Santa Maria la Real,
qu’il connaît par cœur avec ses Rois élongés et son trop gros mouton, il
pressent le poids d’un passé récent. Personne n’a pu lui dire ce qu’était
devenue Moderación Sanchez y Sancalzón y Bandalez, la servante au grand cœur,
dernier témoin à avoir vu la veuve.
C’est a
Sanguesa que Dom Juan d’Autriche vendit –très cher- son âme au Diable. C’est à
Sanguesa qu’Armand de Laclède remit au comte Jan
Potocki le manuscrit
touvé à Burgos..C’est à Sanguesa que Juan Andres Ezcurdia trainait ses guêtres,
ce fatal soir de mille neuf cent soixante quinze .
Bascougnet-Petit-Scarabée à peur, il ne manquerait plus qu’un flic à la
retraite secouât les plumes de l’Ange de Saint Trophime au dessus des jardins. Vertige,
écroulements, déroutes et pitié! Les poètes de 7 à 77 ans n’ont rien appris
et rien oublié.
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